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Macron qualifie l'Iran de soutien au terrorisme et voit en Poutine un déstabilisateur

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un Rafale français avant les frappes du 14 avril contre le sol syrien, en Méditerranée orientale. ©20minutes

Au seuil de sa visite à Washington, le président français a fait le plein! En traitant Poutine d'ennemi de la démocratie, il a demandé le départ d'Assad et mis en garde contre un retrait US qui "balisera le terrain à la domination iranienne sur la Syrie et à une nouvelle guerre et à l'émergence d'un type nouveau de terrorisme". La France est-elle en guerre contre l'Iran et la Russie? 

Les analystes politiques reviennent d'ailleurs sur la visite à partir de ce lundi 23 avril du président français aux États-Unis, visite jugée d'"entourée d'incertitudes" en termes d'acquis politiques ou économiques.

Largement médiatisé dans les journaux français qui rapportent de long en large " les discours présidentiels prévus devant le Congrès ou à l'Université de Georgetown", la visite risque de ne pas servir à grand chose en ce qui concerne les objectifs fixés : Le président français ne pourrait convaincre Donald Trump de changer son avis ni sur le nucléaire iranien, ni sur la Syrie, et encore moins sur le statut de Qods. 

L'ambassade de France à Athènes saccagée par des manifestants opposés aux frappes occidentales contre la Syrie, le 14 avril 2018. ©Twitter

Certains analystes voient à travers l'entretien accordé par M. Macron à Fox News juste avant son départ pour Washington, les signes d'un "blocage". Hadi Mohamadi, l'expert des questions internationales revient sur la "phrase particulièrement anti-iranienne" de cet entretien, où le président français affirme que les Américains "devraient rester en Syrie pour bâtir un pays nouveau, sinon "l'Iran et le régime de Bachar al-Assad" prendront tout le terrain et y créeront un "nouveau terrorisme".

"Il semblerait que M. Macron se livre là à un changement radical dans sa politique moyen-orientale. Alors qu'au début de son mandat il affirmait vouloir travailler avec Assad qui fait " effectivement parie de la solution" tout en soulignant sur la nécessité d'un dialogue entre l'Occident d'une part et l'Iran et la Russie de l'autre, le voilà changer radicalement son camp. Il réclame le départ d'Assad et accuse l'Iran de soutien au terrorisme. Et c'est dans cette situation fort malcommode, qu'il veut mener une médiation en faveur de l'accord nucléaire avec l'Iran. Le président français semble s'être lui-même piégé ou alors être tombé dans le piège tendu par les Américains". 

Très critiqué en France pour avoir malmené le droit international et ignoré le poids du Parlement à travers son engagement militaire aux côtés des Américains et des Britanniques pour attaquer la Syrie, Macron fait aussi face à la grogne d'une partie de l'armée française. Les couacs de la marine nationale au cours des frappes au missile du 14 avril contre la Syrie ont largement nui à la crédibilité de la France en tant que puissance militaire, dépositaire d'une industrie d'armement. 

L'entretien du président français avec Fox News lui a d'ailleurs servi d'occasion pour traiter le président russe de "déstabilisateur des démocraties", l'homme qui s'ingérère en Europe et aux États-Unis. Macron est-il sur la voie d'engager la France dans une confrontation directe l'opposant à l'Iran et à la Russie? 

Que dit l'opinion française et européenne? 

L'opinion européenne a du mal visiblement à suivre le bellicisme affiché par le président Macron : Des manifestants que les médias "mainstream" qualifient d'"anarchistes" sont descendus dans la rue et s'en sont pris au symbole du gouvernement français. L’ambassade de la "Macronie" à Athènes a été prise pour cible des bombes de peinture.

Un rassemblement au Trocadéro à Paris en signe de protestation contre les frappes occidentales en Syrie, le 22 avril 2018. ©France Révolution

Simultanément à Paris, le Parvis des droits de l’homme du Torcadéro, à l’ouest de Paris, était aussi la scène d’un rassemblement des protestataires contre les attaques perpétrées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni contre la Syrie.

Les manifestants ont qualifié d’inacceptables les interventions militaires de l’Occident dans un pays indépendant arabe qu’est la Syrie.

Ils brandissaient des drapeaux syriens et des portraits du président syrien Bachar al-Assad.

C’est l’Union Nationale des Étudiants syriens et l’association de la Communauté syrienne en France qui avaient pris l’initiative d’un tel rassemblement à Paris. Reste à savoir si l'opposition de l'opinion française à toute forme de bellicisme suffit ou pas à convaincre le président Macron à revenir sur son suivisme. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV